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Saint-Gérard 2009 : 1050 ans de mémoire et d’héritage de Gérard de Brogne

Le 3 octobre 959, Gérard, fondateur d’une abbaye à Brogne (actuellement Saint-Gérard), décédait parmi les siens. Sa réputation de sainteté était déjà faite de son vivant. Il fut canonisé en 1131.

En 919, ce jeune noble né à Stave et destiné à la carrière des armes posait les fondations
d’ une abbaye à Brogne, dans une région aux grandes forêts giboyeuses, près d’un oratoire dédié à saint Pierre et d’une source « miraculeuse » qui attirait des malades en quête de guérison. Il avait étudié et accompli sa profession monastique à l’abbaye de Saint-Denis près de Paris.

Il aurait sans doute préféré vivre dans la solitude et la paix de son abbaye toute récente, mais, les seigneurs de Flandre et du Hainaut le mirent plusieurs fois à contribution pour réformer des monastères sous leurs juridictions. Il réforma, par exemples, les abbayes de Saint-Ghislain près de Mons, celles de Saint-Bavon et Saint-Pierre à Gand et d’autres encore jusqu’en Normandie. Il passa les dernières années de sa vie dans son abbaye de Brogne dans le recueillement et la prière.

Depuis la mort de Gérard, l’histoire du village de Brogne se confond avec celle de son
abbaye qui, pendant des siècles, attire les pèlerins sur la tombe du saint auquel on attribue de nombreuses guérisons. Progressivement le nom de Brogne s’efface pour désigner le village, jusqu’au XVIIème siècle où le nom de Saint-Gérard s’impose définitivement.

Tout au long de son histoire, l’abbaye aura beaucoup à souffrir des faits de guerre. Plus d’une fois, elle est pillée, ses bâtiments sont détruits et ses archives dispersées. Mais, c’est la tourmente révolutionnaire française qui sonne définitivement le glas du vénérable monastère : il est vendu et ses biens aliénés. L’église abbatiale frappée par la foudre tombe en ruine et disparaît complètement en 1841 lors de la construction de la route qui traverse le village. De l’abbaye, il ne subsiste bientôt plus que la ferme ainsi que les ailes récentes du sud et de l’ouest. Cette dernière comporte cependant encore de remarquables celliers datant au plus tard du début du XIIIème siècle (On les désigne
aujourd’hui sous le nom de « crypte ».). La façade méridionale classique de style Louis XVI est restée intacte. Elle surplombe aujourd’hui un vignoble riche de mille plants de vigne.

Après une occupation familiale, les bâtiments de l’abbaye retrouvent leur vocation religieuse avec l’arrivée, en 1903, des Visitandines de Meaux, puis, en 1919, avec celle des Assomptionnistes.

En 1974, la commune de Saint-Gérard acquiert le bien qui connaîtra diverses affectations. Devenue propriété de la commune de Mettet, l’abbaye est confiée à une A.S.B.L. communale qui nourrit le projet d’en faire un haut lieu de culture et de tourisme dans la région.

2009 va marquer le cinquantième anniversaire de ces festivités et donc aussi le mille cinquantième anniversaire de la mort de Saint-Gérard. L’A.S.B.L. « Monuments et Sites de Bossière-Graux-Maison-Saint-Gérard » prépare une grande manifestation pour commémorer cet événement qui se déroulera du vendredi 2 au samedi 10 octobre 2009, donnant à la fête de saint Gérard (3 octobre) un éclat exceptionnel.